mardi 26 mai 2009

Césarienne

Je suis où ?
Verte
Plus d’île
Men !
Et la longue langue
Chenille synchro
Druide dans le port Egée de la mère
Fait qu’on dit : « té ! La mer est ronde. »
Elle attend là
Des livres
Anse du monde
Avec le chirurgien
L’aube très Titien
Six eaux
Cache cache foulard
Du sexe aux tripes peut circuler le vent
Deux fils en aiguilles
Lent très fermé
Et le vent très mou

Le restaurant chinois

tu souriais à la banane
flambée
je gobais tes yeux
taxidermie d’un rêve
la peau
les eaux
une jeune femme suçait
les lychees
sa langue caressait une à une les parois du fruit
ses dents blanches broyaient ensuite le fruit
le jus éclaboussait le palais
sa langue
de panthère épinglée
au mur
à l’intérieur du fruit
faisait gicler le jus
avalait la chair
je ne suis pas tombée sur un os
dans le Mix Hao de l’univers
serai bien vite digérée
encore un saké s’il vous plaît

Races

« Il y a deux races sur la terre : les hommes et les femmes » Le nombre de fois où j’ai pu entendre cette connerie ! Et c’était toujours des mecs qui l’éructaient, portant haut cette vérité comme ils auraient arboré une bannière et tout ça pour justifier l’incapacité qu’on a parfois à se comprendre les unes et les uns. Bon, qu’on parle de deuxième sexe, c’est une chose …Encore que, déjà là, je ne suis pas d’accord avec le caractère ordinal de l’adjectif ! Mais qu’on parle de deux races, alors non ! Il n’y pas d’un côté les taureaux et les vaches, il y a le Taureau et les vaches. Zut, la comparaison commence mal et puis, quel rapport entre les hommes et les bovins ? Aucun, sinon qu’eux aussi partagent une différence de sexe… C’est là toute la similitude ! Le reste de la comparaison ne présente que des différences. Par exemple, les vaches et le Taureau ne cherchent pas à se comprendre : ils se complètent le plus naturellement possible pour la survie de l’espèce. Chez l’humain, les deux sexes se déchirent tout aussi naturellement que les bovins se complètent, mais, ce faisant, ils assurent malgré tout la préservation de la race. Bon, ça devient compliqué… Si les uns et les unes participent à perpétuer l’espèce, ils le font dans un rapport de soumission des unes aux uns et pas le contraire. Car, ne nous méprenons pas : le patriarcat est toujours de mise, y compris dans les société occidentales dites modernes ! Le père, c’est la loi et toute la société fonctionne dans ce rapport à l’ordre et à l’autorité. Pour imaginer un monde libéré de ce carcan, car c’en est un pour plus de la moitié de l’humanité, il faudrait extraire le mode de pensée humain de ce modèle culturel. Cela sous-entendrait que personne, homme ou femme, ne donnerait d’ordre à personne. Apparaît alors le rêve de l’anarchie : l’ordre absolu qui nie justement la nécessité de l’ordre même. Chaque individu serait responsable de ses actes, dans son rôle, d’homme ou de femme qui participe à la reproduction de l’espèce, point barre ! Pour le reste, l’égalité absolue entre les deux sexes et une répartition égale des tâches. Mais on est loin du compte, sauf peut-être dans certaines sociétés dites primitives où règne un autre type d’ordre que celui directement issu du fond commun des pensées religieuses toutes patriarcales…
S’il y a deux races sur la terre, on distinguera donc les imbéciles et les autres !

Rencontre avec Anne B.

ailes deux « l »
nom deux noms
rencontre en contre
pieds syllabes
à fable sincère
contre son sein
le livre à lire
les mots du Pirée
le meilleur où ?
d’ailleurs
roule déroule le poème
binettes en pommes hautes
et sous le rire des dires
une révolte face contre mer
une voix de femme prend l’air


Villardebelle, 25 mai 2009