samedi 4 février 2017

Horizontal et Vertical

Les mots sont d’un instant comme la vérité qui accroche le vent de nos regards floutés. Ils suspendent le temps, recueillent les baisers, puis rappellent aux amants le goût d’avoir été. Le vent est ce chaland qui s’en revient souffler au cœur adolescent les désirs oubliés. S’il ment fiévreusement aux âmes hébétées, c’est pour rendre aux vivants le rêve d’un été. L’été comme un mendiant à l’automne égaré, tendre et envahissant, aura tout emporté. Le goût d’après l’avant, les mains jamais croisées, les fluides jaillissants de deux corps libérés. Dans la plainte du vent qui porte les regrets, c’est une main qui pend aux mots de vérité. Aux regards d’un instant, les désirs déplacés battent furieusement nos pas sur le pavé. Ton chant était vivant. Il n’est plus que la plaie collée au pansement des songes écorchés. Mes mots étaient l’enfant de tes amours flouées, semées au vent d’Autan, avec toi dispersées.

Les mots sont d’un instant
Comme la vérité
Qui accroche le vent
De nos regards floutés
Ils suspendent le temps
Recueillent les baisers
Puis rappellent aux amants
Le goût d’avoir été

Le vent est ce chaland
Qui s’en revient souffler
Au cœur adolescent
Les désirs oubliés
S’il ment fiévreusement
Aux âmes hébétées
C’est pour rendre aux vivants
Le rêve d’un été

L’été comme un mendiant
À l’automne égaré
Tendre et envahissant
Aura tout emporté
Le goût d’après l’avant
Les mains jamais croisées
Les fluides jaillissants
De deux corps libérés

Dans la plainte du vent
Qui porte les regrets
C’est une main qui pend
Aux mots de vérité
Aux regards d’un instant
Les désirs déplacés
Battent furieusement
Nos pas sur le pavé

Ton chant était vivant
Il n’est plus que la plaie
Collée au pansement
Des songes écorchés
Mes mots étaient l’enfant
De tes amours flouées
Semées au vent d’Autan
Avec toi dispersées 

vendredi 3 février 2017

Mohair

On s’automne d’un pull mohair
On voit pas venir les frimas
On écrit des mails, des e-vers
On se replie, chacun sa soie
On attend encore le printemps
On fait du gringue à l’amandier
On boit la coulpe des amants
On guette l’enfant qu’on était

L’automne récoltait le bois mort
Craquait nos pas de feuilles rousses
Destinait l’espoir à l’export
Déroulait son tapis de mousse

L’hiver couvrit nos cœurs de pierres
Du feutre d’une pèlerine
Noya mon regard dans le verre
De ton reflet dans la vitrine

Le printemps naîtra d’une fleur
Ira d’un pas de nénuphar
Fleurir la sève et la sueur
Draguer l’étang de mon cafard

L’été couche le vent d’autan
Inonde les blés de lavande
Caresse le coeur des amants
Le rêve vient sans qu’on l’attende

On s’étonne d’un pull mohair
On voit pas venir les frimas
On écrit des mails, des hivers
On se replie, chacun chez soi
On attend encore le printemps
On fait du gringue à l’amandier
On boit la coulpe des amants
On guette l’enfant d’un été

mercredi 1 février 2017

Détour

J’aimerais qu’on se rencontre un jour
Quand il n’y aura plus de l’amour
Le moindre soleil dans ma cour
Rien de la fièvre qui m’enlace,
Quand mon cœur n’aura plus l’audace
De débusquer tes nuits, tes jours
Quand à mon chant tu seras sourd

J’aimerais qu’on s’embrasse et puis
Qu’on aille avec nos âmes en gris
Trinquer à la douce amitié
Étirer d’un trait le passé
Gommer la caresse infinie
De tes désirs pas vus, pas pris
Le rêve de tes amours enfoui

Il faudra taire l’imprudence
Réduire les amours au silence 
Et sans risquer de turbulences
Suivre la vie à contresens 

J’aimerais qu’on se parle encore
Quand il n’y aura plus de nos corps
Froissés, ni voix ni frôlement
Le moindre fil au firmament
Des étoiles dans un ciel mort,
Quand à mi-mot, ami amor
Je tairai que je t’aime encore

J’aimerais qu’on se regarde enfin
Quand ma main n’écrira plus rien
La moindre feuille à mon chagrin
Ce triste poème que je cueille,
Quand mes yeux vont encore au seuil
De coucher au creux de tes reins
Mon corps pour devenir le tien

Il faudra taire l’imprudence
Réduire les amours au silence 
Et sans risquer de turbulences
Suivre l’envie à contresens 

J’aimerais que tu m’aimes toujours
Quand il n’y aura plus de l’amour
Le moindre soupçon d’infidèle
Traîtrise à un autre cruelle,
Quand tu sauras que ma vie court
Après tes bras comme secours,
Toi seul empruntas le détour...