Je construis mes émissions de radio comme des
paysages sonores, des récits en chanson, avec un début et une fin. Ni l'actualité
musicale, ni les modes, ni aucun intérêt personnel de communication ou de
séduction sociale ne dictent mes choix de programmation. C'est un voyage, un
thème "majeur", pour un art "mineur" qui déroule à vos
oreilles une pensée toute personnelle, portée par la simple envie de partager
les chansons de ceux qui m'accompagnent sur ce chemin de vie.
Ecrits de mémoire
Amoureuse des mots, de la poésie, de la chanson, j'ai réalisé plus de 100 émissions consacrées à la chanson d'expression francophone sur Radio Zinzine, Radio Ballade, puis RCF Pays d'Aude et depuis janvier 2021, de nouveau sur Radio Zinzine. Je construis mes émissions de radio comme des paysages, des récits en chanson, avec un début et une fin... Élue, par Brigitte Fontaine, "lauréate" du concours Crash-Text en 2011, je poursuis mon cheminement au fil des mots et de l'instant...
jeudi 11 février 2021
lundi 11 janvier 2021
"Des chansons dans les arbres", Radio Zinzine, Janvier 2021
Le Panorama de la chanson vous convie à explorer comment nos chansonniers et
poètes d’expression francophone « habitent » les arbres... Pour écouter, cliquez sur le titre ci-dessus...
jeudi 31 décembre 2020
« Une évocation de Noël, par Jacques Brel »
En 1968, à l’occasion d’une interview, Jacques Brel s’exprimait sur ce que représentait pour lui la fête de Noël…
Le Panorama de la chanson, vous propose de revisiter les mots intemporels de Brel, à travers ses propres chansons et celles d’autres poètes et chansonniers d’expression francophone.
Le Panorama de la chanson : une émission proposée par Françoise Morel, sur les ondes de Radio Zinzine, diffusée le 30 décembre 2020.
dimanche 16 février 2020
jeudi 23 janvier 2020
Ma peine est nombreuse (n°1)
Coulées de l’âme
Les boues ruissellent
Charrient du fond
Des débris de surface
A la source mêlée
Le pur
L’impur.
Laisser par le temps décanter.
Puis, d’un doigt,
De l’eau claire effleurée,
Extraire le soleil.
samedi 4 février 2017
Horizontal et Vertical
Les mots sont d’un instant comme la vérité qui accroche le
vent de nos regards floutés. Ils suspendent le temps, recueillent les baisers,
puis rappellent aux amants le goût d’avoir été. Le vent est ce chaland qui s’en revient souffler au cœur adolescent
les désirs oubliés. S’il ment fiévreusement aux âmes hébétées, c’est pour
rendre aux vivants le rêve d’un été. L’été comme un mendiant à l’automne égaré, tendre et
envahissant, aura tout emporté. Le goût
d’après l’avant, les mains jamais croisées, les fluides jaillissants de deux
corps libérés. Dans la plainte du vent qui porte les regrets, c’est une
main qui pend aux mots de vérité. Aux regards d’un instant, les désirs déplacés battent furieusement nos pas sur le pavé. Ton chant était vivant. Il n’est plus
que la plaie collée au pansement des songes écorchés. Mes mots étaient
l’enfant de tes amours flouées, semées au vent d’Autan, avec toi dispersées.
Les mots sont d’un instant
Comme la vérité
Qui accroche le vent
De nos regards floutés
Ils suspendent le temps
Recueillent les baisers
Puis rappellent aux amants
Le goût d’avoir été
Le vent est ce chaland
Qui s’en revient souffler
Au cœur adolescent
Les désirs oubliés
S’il ment fiévreusement
Aux âmes hébétées
C’est pour rendre aux vivants
Le rêve d’un été
L’été comme un mendiant
À l’automne égaré
Tendre et envahissant
Aura tout emporté
Le goût d’après l’avant
Les mains jamais croisées
Les fluides jaillissants
De deux corps libérés
Dans la plainte du vent
Qui porte les regrets
C’est une main qui pend
Aux mots de vérité
Aux regards d’un instant
Les désirs déplacés
Battent furieusement
Nos pas sur le pavé
Ton chant était vivant
Il n’est plus que la plaie
Collée au pansement
Des songes écorchés
Mes mots étaient l’enfant
De tes amours flouées
Semées au vent d’Autan
Avec toi dispersées
vendredi 3 février 2017
Mohair
On s’automne d’un pull mohair
On voit pas venir les frimas
On écrit des mails, des e-vers
On se replie, chacun sa soie
On attend encore le printemps
On fait du gringue à l’amandier
On boit la coulpe des amants
On guette l’enfant qu’on était
L’automne récoltait le bois mort
Craquait nos pas de feuilles rousses
Destinait l’espoir à l’export
Déroulait son tapis de mousse
L’hiver couvrit nos cœurs de pierres
Du feutre d’une pèlerine
Noya mon regard dans le verre
De ton reflet dans la vitrine
Le printemps naîtra d’une fleur
Ira d’un pas de nénuphar
Fleurir la sève et la sueur
Draguer l’étang de mon cafard
L’été couche le vent d’autan
Inonde les blés de lavande
Caresse le coeur des amants
Le rêve vient sans qu’on l’attende
On s’étonne d’un pull mohair
On voit pas venir les frimas
On écrit des mails, des hivers
On se replie, chacun chez soi
On attend encore le printemps
On fait du gringue à l’amandier
On boit la coulpe des amants
On guette l’enfant d’un été
mercredi 1 février 2017
Détour
J’aimerais qu’on se rencontre un jour
Quand il n’y aura plus de l’amour
Le moindre soleil dans ma cour
Rien de la fièvre qui m’enlace,
Quand mon cœur n’aura plus l’audace
De débusquer tes nuits, tes jours
Quand à mon chant tu seras sourd
J’aimerais qu’on s’embrasse et puis
Qu’on aille avec nos âmes en gris
Trinquer à la douce amitié
Étirer d’un trait le passé
Gommer la caresse infinie
De tes désirs pas vus, pas pris
Le rêve de tes amours enfoui
Il faudra taire l’imprudence
Réduire les amours au silence
Et sans risquer de turbulences
Suivre la vie à contresens
J’aimerais qu’on se parle encore
Quand il n’y aura plus de nos corps
Froissés, ni voix ni frôlement
Le moindre fil au firmament
Des étoiles dans un ciel mort,
Quand à mi-mot, ami amor
Je tairai que je t’aime encore
J’aimerais qu’on se regarde enfin
Quand ma main n’écrira plus rien
La moindre feuille à mon chagrin
Ce triste poème que je cueille,
Quand mes yeux vont encore au seuil
De coucher au creux de tes reins
Mon corps pour devenir le tien
Il faudra taire l’imprudence
Réduire les amours au silence
Et sans risquer de turbulences
Suivre l’envie à contresens
J’aimerais que tu m’aimes toujours
Quand il n’y aura plus de l’amour
Le moindre soupçon d’infidèle
Traîtrise à un autre cruelle,
Quand tu sauras que ma vie court
Après tes bras comme secours,
Toi seul empruntas le détour...
jeudi 26 janvier 2017
Fêlure
Tes yeux sont des chemins de fleuve
Qui conduisent jusqu’à la mer
Le torrent fou des amours neuves
Chant de lumière à l’estuaire
Sur ta voix qu’un silence abreuve
Le bouillon fade de mes vers
Échoue des mots de vague veuve
A la page des nuits solaires
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma
fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est qu’à
quelques encablures
Du fer de ton gant de
velours
Ma main glisse vers sa
doublure
L’oubli, dans un bruyant siphon
Engloutit les tristes matins
Épuise dans un tourbillon
Tout le delta de mon chagrin
Que restera-t-il de ton nom
Jeté aux embruns du marin
?
Ce peu de sel, quelques poissons
Pris au filet de mon fusain
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est qu’à
quelques encablures
De ta musique et juste
autour
Ma main frôle sa chevelure
Mêlées aux déchets du rivage
Entre plastiques et mégots noirs
Y’a là nos amours sur la plage
Comme des rebuts à l’espoir
Des roseaux charriés au passage,
Des algues à l’odeur d’urinoir
Refluent l’amer et doux message
La fin des amours dérisoires
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma
fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est qu’à
quelques embrasures
De ton cœur fermé dans
sa tour
Ma main caresse son
murmure
Dans mille ans, plus encore peut-être
Des enfants jouant dans le vent
Ramasseront comme une fête
Le fossile des amours d'antan
Un vieux galet, la silhouette
Du cœur égaré des amants
Qui n’avaient pas voulu connaître
La mer allant puis revenant
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma
fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est plus que
l’égratignure
De ton rêve et quand
vient le jour
Ma main esquisse sa griffure
samedi 21 janvier 2017
Glace sans tain
Le jour vient de ce rien
Rien de toi que je vois
Dans la glace sans tain
Où je retiens ta voix
Où tu vas quand je pars
Enfin te retrouver
Là où tu n’es nulle part
Là où tu n’es jamais
Mais bien là où je suis
Au sombre de ton ombre
La lumière à l’abri
Du soleil la pénombre
L’éclat contre ta peur
En vie et contre tout
Attentat au bonheur
Là où je vais partout
Te chercher sans espoir
Encore y croire un peu
Galerie des Beaux-arts
Ton regard dans les yeux
Ces yeux sourds de la nuit
Où partout je m’agite
A fracasser l’ennui
Ton couvert et mon gîte
La table le festin
Triste de nos silences
Avec ce jour sans fin
Cette fin d’espérance
La nuit vient de ce rien
Ce rien de toi sans moi
Dans la glace sans tain
C’est ma voix qui s’en va
Métrique
Déplier sans bruit le silence
Défroisser lentement la page
Douce à la vierge présence
Des doigts caresser le grammage
Chuchoter les mots dans la marge
Tracer à l’encre sympathique
L’indicible des nuits d’orage
Le volet central du triptyque
Ecrire d’invisibles répliques
Coucher la soie sur le cahier
Du séisme d’une critique
Gommer tout, même le papier
Les mots qu’on avait déroulés
Les sentiments inavouables
Le récit d’un toucher froissé
Mon cœur dans tes indésirables
Du poème frôler le galbe
Ne garder que l’origami
Oublier les désirs, la fable
Souffler les mots en confettis
Dépiauter, défaire le nid
Les fibres de papier, la trame
Écrite des amours enfuies
Mon âme de pourpre et de parme
Coucher à l’encre du vacarme
Ton indifférence artistique
Le chant de ta vie sans alarme
Toute occupée à sa métrique
jeudi 19 janvier 2017
Le chant des sirènes
Happée par le chant des sirènes
J’engloutis la vase et les algues
La pleine mer, la vaste plaine
Des songes que l’ivresse drague
La rumeur des nuits de silence
Montée des sourdes profondeurs
Comme lumière avant naissance
Dilue ma souffrance et ma peur
J’écume au bar de la mémoire
Des verres emplis à l’amertume
Aux vagues ressacs de l’espoir
A la mélancolies des brumes
J’avance sans aller où je vais
Je pose un vers, puis devant l’autre
Je me souviens que je t’aimais
Quand je t’avais rêvé un autre
Je bois le fiel de tes alcools
Je fixe tes yeux d’oiseau mort
Tu pleures quand je deviens folle
Au poison des tristes débords
Je laisse aller à la dérive
Le bonheur vers sa dilution
Je m’en irai sur d’autres rives
Inventer d’autres illusions
Qui des deux fuira le premier
Qui retiendra la main de l’autre ?
Nos coeurs dans le même panier
Iront désormais l’un sans l’autre
J’étais de ton chant la sirène
Filtrant les algues de ta vase
La lumière de ta coupe pleine
La fin de ton ivrogne extase
mardi 17 janvier 2017
Haute mer
Ce sont des rêves de haute mer
Qui mettent vos vies à l’épreuve
Fuyant l’immonde de la guerre
Un pays, une terre veuve
Agrippant la corde d’espoir
A vos émigrantes pensées
Vous tendez la main dans le noir
D'une eau vorace à vos apnées
Vos voix crissent sur la bouée
Accrochent des mots dans le vide
Se noient à la sueur glacée
D'un bateau gonflé de liquides
Vous flottez comme poissons morts
Sur la face glacée de l’eau
Puis la mer engloutit vos corps
Avale vos rêves d’oiseaux
Je voudrais vous conduire à terre
Et sauver du sombre marasme
Ces hivers embarqués en mer
Épargner votre vie du drame
J’entends les cris d’une autre terre
Cadavre d’enfant sur la plage
Les survivants cherchent leur frère
La mort à présent n’a plus d’âge
Visage de sel crevassé
La bouche tordue à l’angoisse
De toute vie les yeux vidés
Comme le poisson de sa poisse
Quels ont été ses derniers mots
En quelle langue a-t-il prié
A quelle minute, quelle gorgée
Noyait-il mon humanité ?
Des hommes viennent ramasser
Sur la jetée le petit corps
Dans un camp de réfugiés
Qui veillera son âme encore ?
J’ai dans les yeux une méduse
Qui pétrifie tous les je t’aime
A vos souffrances mon cœur s’use
Je n’aurai écrit qu’un poème
samedi 14 janvier 2017
Manteau de reine
Le froid, étoffe d’engelure,
Du doigt délicat de la peine
Dépose en long manteau de reine
La soie douce de la rupture
L’hiver retient en son écrin
Des nymphes aux amours de cristal
Le reflet changeant des opales
Où vient se noyer le chagrin
La glace fissure les sens
De l’âme éclatée en morceaux
Comme des milliers de copeaux
Jetés au feu de l’espérance
La terre sous ses pattes gelées
Accroche d‘un pas de mésange
Le souvenir d’un rêve étrange
Les souffles tièdes de l’été
Le parfum d’anciennes amours
Les fenaisons et l’or des blés
Semés au vent fou du regret,
Puis oubliés quand vient le jour
La soie douce de la rupture
Du doigt délicat de la peine
Dépose un long manteau de reine
Étoffe effacée à l’épure
jeudi 12 janvier 2017
Mots de chair
Les mots sont chair, les mots sont sang
Ils disent le vrai de l’instant
Racontent l’or d’un corps vivant
Et l’âme au vent jamais ne ment
Toi qui pensais que cette histoire
Venait à moi comme un miroir
Toi qui n’auras pas voulu croire
Aux soleils de mon désespoir
Moi qui savais, toi qui voyais
Ton pas chanceler, hésiter
Vouloir la beauté éthérée
D’un amour jamais consumé
Toi qui allais parmi les tombes
Qui t’abritais derrière le nombre
Rassurant des femmes de l’ombre
Vibrantes au ciel de ta pénombre
Moi qui disais les mots du vrai
L’odeur, le goût et le toucher
La folie de se rencontrer
De frotter nos humanités
Toi qui t’es refermé chagrin
Quand je t’avais tendu la main
Pour mettre un terme, sonner la fin
De nos amours sans lendemain
Moi qui voulais pas déranger
Mais l’ayant fait m’en excusais
Toi qui voulus tout contrôler
Qui de ta vie m’a effacée
Toi à qui j’ai dit mon désir
De partir pour ne plus souffrir
Toi qui n’auras pas su me lire
Te voilà de nous deux le pire
Les mots sont de chair et de sang
La musique est un corps vivant
Ton âme qui le savait pourtant
A donc perdu son cœur d’enfant
mercredi 11 janvier 2017
Sur les lèvres
Ecrire être en apesanteur
Tendre sa main vers les étoiles
Embrasser toute la splendeur
De l’univers toucher le voile
La neige papier de vélin
Trace sur le sol éphémère
Des mots doux comme le crachin
Brises l’âme aux éclats de verre
A l’horreur des fleuves de sang
Aux crimes à la folie des hommes
L’orgueil furieux des impuissants
La bêtise pour tout axiome
Sentir au seuil de l’impossible
Communion de l’être et du dire
L’amour aux confins du risible
Et vouloir du meilleur le pire
Je t’ai perdu mon bel amant
Mais tu n’étais que le fantôme
De mon cœur pur ailes d’enfant
Le résidu de mes atomes
Plus rien en moi ni toi ne vibre
J’emboîte aux folles illusions
Le pas d’un Etre entier et libre
J’ai sur les lèvres une chanson
lundi 9 janvier 2017
Je ne suis pas...
je ne suis pas la main qui écrit
je suis le mot
je ne suis pas le doigt qui touche
je suis la peau
je ne suis pas la voix qui chante
je suis le chant
je ne suis pas l’œil qui regarde
je suis l’oiseau
je ne suis pas le mal qui ronge
je suis le cri
je ne suis pas la vie qui vient
je suis l’enfant
je suis le mot, je suis la peau, je
suis le chant
je suis l’oiseau, le cri, l’enfant
mais sans toi je ne suis plus rien
dimanche 8 janvier 2017
Pattes d'oiseau
Des pattes d’oiseau sur la toile
En points de gouache, en impressions
Esquissent ton apparition
Un chant d’étoiles en diagonale
Je suis le fou, la perspective
Je suis l’étoffe et l’amie dont
Tu n’oseras pas dire le nom
Je suis de l’amour l’invective
Celle qui couche, qui encolle
Le subjectile de ma main
Et l’âme sur ton parchemin
Le cœur juste avant son envol
Tu viendras ma courbe, ma terre
Mon humanité, mon langage
Et qu’importe ma vie, ton âge
La sphère de ton hémisphère
Je suis l’entière de ta moitié
L’expression de l’or et du sel
La vive à ton universel
L’embryon de ta vérité
Je viens vers toi quand va le soir
Tu ne croiras pas au mystère…
A la lumière de l’univers
J’éteins ma fièvre dans le noir
samedi 7 janvier 2017
Velours
J’écris sur le fil du secret
J’aiguise mes mots sur ta peau
Je me construis comme un radeau
Sur l’amer des déjà noyés
Dès l’aube des premières sueurs
Aux vastes bleus de mon amour
Je viens coucher tout le velours
Des blessures vissées sur ta peur
Je suis toi une fois deux plus
Je suis ton désir et ta main
Le cal et le métacarpien
Je suis l’amour et puis pas plus
Je suis la lueur à ton front
Le chien qui lèche la gamelle
Le corps qui crie dans sa rebelle
Espérance de rébellion
Je vais d’un mot à l’autre vers
Ta nudité et tes mots tus
Fœtus de sentiments tenus
En laisse contre toute espère
Je suis, j’écris, je vais à l’aube
Pleurer que tu aimes m’aimer
Et puis enfin te décider
A coucher tes mots sur ma robe
Sur l’amer des presque noyés
Je me construis comme un radeau
J’aiguise mes mots sur ta peau
J’écris sur le fil du secret
vendredi 6 janvier 2017
Falaise
Entre toi et moi, il y a…
Tout un pluriel de différences
Au sortir de la parenthèse
J’étais au bord de la falaise
Je voulais mourir quand j’y pense
Et puis tu m’as ouvert les bras
Entre toi et moi, il y a…
Une mi-temps à l’existence
Et des sentiments qui se taisent
Je penche au bord de la falaise
Je cède à la vie, à l’urgence
L’espoir est ouvert à tes bras
Entre toi et moi, il y a…
Une étrange correspondance
Faite d’écueils et puis de braises
Je suis au bord de la falaise
Ne tient qu’à toi que je m’élance
Que tu m’accueilles dans tes bras
Entre toi et moi, il y a…
Tout le contraire du contresens
Un bonheur qui prendrait ses aises
Et qu’importe alors la falaise
Des souvenirs qui se balancent
Pendus aux branches de tes bras
Entre toi et moi, il y a…
Ce doux silence, cette balance
D’un quitte ou garde que l’on pèse
J’ai dans le cœur une falaise
Une décharge de souffrances
Tu prendras mon mal dans tes bras
Entre toi et moi, il
y a…
Tout un pluriel de délivrances
Et le livre d’une genèse
Je n’ai plus peur de la falaise
Je vole au vide et je m’élance
Je n’espère plus que tes bras
jeudi 5 janvier 2017
Léger
Il suffisait d’être léger
Aux chairs obscures de ton cri
Les corps prolongés de la nuit
Suspendaient du souffle le bruit
Des baisers qui s’ensommeillaient
L’amour était un oreiller
Sur le pailler des confidences
N’était plus qu’un lointain silence
Caresses sourdes de l’absence
Vide des désirs suppliés
Je mâchais des idées dans l'vent
De tes cheveux aux yeux si bleus
Aux veines envolées vers les cieux
Feuilles mortes montées en feu
D’un hiver lumineux et blanc
Et puis la neige a tout gommé
Le paysage et ton visage
Il n’y avait plus que ton visage
Et tes mots si doux et si sages
Suspendus à mon cœur griffé
Suis retournée me mettre au chaud
Une longue coulée de ciel
Venue de toi comme du miel
Voluptueuse immatérielle
M’avait rendu l’envie du beau
vendredi 30 décembre 2016
En silence
Le silence pose sur la toile
Un pas de deux, un entre soi,
L’absence a revêtu le voile
Des amours qui n’existent pas
Passe sur mes désirs le râle
Du dernier souffle avant trépas
C’est mon coeur que le tien empale
Sur le pieu vide de tes draps
Douce violence de
l’absence
Le fracas de
l’indifférence
Trace un cercle
intime, une danse
Que le temps efface
en silence
Le chant des mondes et des merveilles
Que tu prenais pour des lanternes
Moi qui t’écrivais des soleils
Pauvre messie aux amours ternes
Mes vers te tenaient en éveil
Avant que ton âme n’ensommeille
Les sentiments, toutes les veines
De mon cœur coulant dans ta peine
Douce violence de
l’absence
Le fracas de
l’indifférence
Trace un cercle
intime, une danse
Que la mort efface en
silence
Sur le mur vide de tes sens,
Je poste des mots alluvions
Qui rejoindront le fleuve errance
De cet amour, cet avorton
Tu m’avais donné la cadence
Chaque vers rimait à ton nom
Pesait mon coeur dans ta balance
Entre dire oui, entre dire non
Douce violence du
silence
Le fracas ténu de
l’absence
Du cercle intime de
ta danse
M’efface dans
l’indifférence
jeudi 29 décembre 2016
A marée basse...
Ils se retirent à marée basse
Emportent avec eux en silence
Des airs qui les suivent à la trace
Leurs mots de vie et de fracasse
Ils portent à nos bouches l’envie
De dir’ le sombre de la nuit
L’amour au rire des malheureux
La joie à l’ombre de leurs yeux
Ils quittent la vie, tristes cygnes
Ces albatros qui se résignent
Le temps d’un soir, une chanson
Qu’ils laissent sur nos paillassons
Ils disent la vie, le bordel
Ils nous feraient mêm’ croire au ciel
D’un autre monde, l’utopie
Et la liberté comme cri
C’est un peu de nous qu’ils emportent
Quand ils s’en vont claquant la porte
On dit d’eux qu’ils sont des poètes
Des fous, des amoureux en tête
Leur vie de mots et de fracasse
Emporte avec eux en silence
Ces airs qui les suivent à la trace
Ils se retirent à marée basse…
mardi 27 décembre 2016
Chimère
Parfois la chimère me prend
Guide ma voix aveugle et sourde
Et libre va comme un enfant
Vers la peur délicate et lourde
Que voile bien mal ton silence
J’entends le bruit de ton absence
Je te sais partout sur mes pas
Je sais que tu n’me quittes pas
Je vais sur des chemins d’hiver
Faits d’errances, de rêves et d’espoirs
Et ton chant enfante ma terre
Berce mes sanglots chaque soir
J’endors le vide tendrement
Je te serre mort mon bel amant
Que je sais partout sur mes pas
Qui sait que je n’te quitte pas
J’envoie des messages poèmes
Où mon cœur s’obstine à te dire
Combien j’aimerais que tu m’aimes
T’amuse-tu seulement à me lire ?
Te feras-tu enfin critique ?
Ou vas-tu m’écrire la musique
D’un je n’sais pas où vont tes pas
Je sais que tu n’me quittes pas
Je ne sais pas écrire sans toi
Sans toi, ce n’est pas le même rêve
Je ne vaux pas grand’chose tu vois
Et le temps passe tant que j’en crève
Je n’aurai plus bientôt les mots
Idiote d’entre les idiots
Qui ne sait pas où vont tes pas
Qui sait si tu n’me quittes pas ?
Je rends au vide mon histoire
Tu auras été clairvoyant
Sans doute aurais-tu pu y croire
Et défaire avec moi le temps
D’un printemps de givre et de sel
Je ne serai donc jamais celle
Qui savait où allait tes pas
Qui disait ne me quitte pasdimanche 25 décembre 2016
Le bruit de la mer
Tu étais le bruit de la mer
Je n’avais de chair que ta voix
Des mots sans port d’âme et sans loi
Juste à l’endroit de mon envers
Tu étais la bouche à ma terre
Je n’avais d’hiver que tes bras
Je n’avais plus de toi que moi
Un chant libre à portée de vers
Tu étais ma voix dans le noir
Je touchais la peau de ton chant
Je le portais comme un enfant
Lâchais des étoiles dans le soir
Tu étais du soleil, l’hiver
Je suivais tes pas dans le froid
Je n’avais de mots que pour toi
L’amour à faire et à défaire
Tu étais le froid du frisson
Je n’avais d’espoir que de croire
A tout ce qui ne peut se voir
A tout ce qui n’est qu’impression
Juste à l’endroit de mon envers
Je n’ai plus de chair que ta voix
Des mots sans corps, des mots sans toi
Tu étais le bruit de la mer
dimanche 18 décembre 2016
Tu me dirais
Tu me dirais, avec le temps
On repeint pas les sentiments
Au vin blanc
Tu me dirais qu’il ne faut pas,
Qu’on laisse pas sa vie comme ça,
Derrière soi…
Je te dirais que c’est le vent
Qui trompe le cœur des amants,
Simplement
Je te dirais, « tu sais parfois,
On marche à côté de ses pas. »
C’est comme ça…
Je te dirais
n’importe quoi
Tu me diras « écoute
moi »
Tu me dirais que toi aussi
Un soir d’hiver t’étais parti,
Dans la nuit
Je te dirais que c’est pas vrai
Qu’elle ne t’aurait jamais laissé,
T’en aller
Tu dirais c’que t’as jamais dit
Qu’les sentiments, on les oublie,
C’est ainsi
Qu’on enfouit vite les regrets
Que tu pouvais pas tout lâcher,
Nous quitter
Tu me diras n’importe
quoi
Je dirais que je te
crois pas
Je te dirais tout’mes errances,
Mettrais mon cœur en transparence,
Mon silence
Qu’il ne suffit pas de vouloir,
Qu’l’amour ça s’accroche à l’espoir,
Au hasard
Je dirais la désespérance
De prendr’la vie à contresens,
L’impuissance
Qu’il faisait si noir dans le noir
Que j’ai fait mes bagages, ce soir,
Que je pars
Je te dirais
n’importe quoi
Tu diras, va, mon
enfant, va
Tu me dirais, mais tu dis rien
Je m’accroche si fort à ta main,
À demain
Je te dirais, mais t’es plus là
T’emportes mon secret, Papa,
Avec toi
Si on s’en tenait là
Il y a encore deux ou trois mois
On échangeait d’un
ton courtois
Un J’aime pour
une chanson
On avait la même passion
Avec la plus simple intention
De s’parler sans plus de façon
Evoquer les vers en patois
D’un anarchiste, un mauvais gars
Mais voilà que « vous » me dit « tu »
Voilà que plus rien ne va plus
Hé dis, si on s’en
tenait là ?
Si on restait chacun chez
soi ?
Il y a encore un mois peut-être
On apprenait à se connaître
Un tchat pour évoquer nos peines
Des entre-mots,
j’étais la reine
Venant à toi comme sirène
J’occupais doucement la scène
Passant de la parole au geste
J’t’envoyais des chansons d’Leprest
Mais voilà que tu me convies
A te retrouver à Paris
Hé dis, si on s’en
tenait là ?
Si on restait chacun
chez soi ?
Il y a encore quelques jours
Je t’annonçais non sans détours
Que j’avais pas eu ce boulot
Tu m’as envoyé quelques mots
Une chanson, un scénario
De réconfort, ça tient si chaud
Ça m’va cette chanson d’amour
De Ferré pour revoir le jour
Mais voilà que mon cœur s’enflamme
Et tout mon corps, toute mon âme
Hé dis, si on restait
là ?
Si on rentrait chacun
chez soi ?
Il y a encore quelques verres
J’étais comm’givre sur la mer
Au seuil délicieux de l’attente
J’t’écrivais des chansons brûlantes
T’envoyais une étoile filante
A mes mots d’femme, mes mots d’amante
Récitant même quelques vers
D’un inventaire à la Prévert
Mais voilà que tu te raidis
Quand je te dis, je t’aime, pardi !
Hé dis, on va en
rester là !
On va rentrer chacun
chez soi !
Il y a des matins de misère
Où l’on s’retrouve dans un désert
Tu ne commentes plus mes posts
Sur ta page, je n’suis plus d’tes hôtes
C’est le retour aux amours mortes
Quand l’espoir a claqué la porte
A une Passante, j’emprunte les vers,
De la chanson de Baudelaire
…
Alors que j’ne t’attendais pas
J’ai besoin d’entendre ta voix…
C’est toi qu’appelle
ou bien c’est moi ?
vendredi 16 décembre 2016
Ton absence
Ça vient dès le matin,
Ça a l’goût du chagrin
Embue les yeux de larmes
C’est même pas un drame
Juste une griffe au cœur
Qui va au seuil des heures
Réveiller le silence
Criant de ton absence
Ce sont mes yeux, mes mains
Qui refont le chemin
Accrochées au clavier
A relire les courriers
Qui nous faisaient amants
Un temps avant le temps
Un temps avant l’silence
Criant de ton absence
C’est ce rien, moindre rien
Un sms enfin
Qui me fait espérer
Que tu n’es pas fâché
Je te cherche partout
Ne me dis pas qu’tu t’fous
De briser le silence
Criant de ton absence
C’est d’la folie, le grain
Un t’aime à quatre mains
Sur le piano jetés
Une note, un baiser
Puis sauter dans un train
Et changer de destin
Taire enfin le silence
Criant de ton absence
…
Ça vient, c’est si lointain
C’est la trace au matin,
De nos amours rêvées
Sur l’ardoise, effacées…
Le soleil du matin
Chassé par le Marin
Me ramène au silence
Criant de ton absence
L’Envie de te faire les poches
Dérive emportée par les flots
Je traverse le fleuve immense
Qui me ramènera bientôt
Aux mornes berges de l’enfance
Amarrée au même goulot
Je viens et desserre l’étau,
De tes rêves, de tes errances
Verser quelques gouttes garance
Avec l’envie d’te faire
les poches
De glisser ma main
doucement
Comme une source sous
la roche
Je rejoindrai ton
cœur d’enfant
Dérive emportée par l’amor
J’affole mon cœur, ta boussole
Qui guide mes doigts sur ton corps
Jusqu’au relief de tes atolls,
Au parloir de nos nuits d’alcool
Je viens, au creux de ton épaule,
Me blottir nue contre ton or
Verser quelques perles encore
Avec l’envie d’te
faire les poches
De glisser ma main
doucement
Comme une source sous
la roche
Je rejoindrai ton
cœur d’amant
Dérive emportée par l’Autan
Je sème une graine d’espoir
Qui me dispersera au vent,
Une étoile vers un trou noir,
Perdue dans l’alcôve du soir
D’un rêve échappé du hasard
Je viens ranimer le néant
Verser quelques gouttes de sang
Avec l’envie d’te faire
les poches
De glisser ma main
doucement
Comme une source sous
la roche
Je rejoindrai ton
cœur vivant
jeudi 15 décembre 2016
Les griffes de l’hiver
Les arbres, griffes de l’hiver,
Du ciel, accrochent les nuages
Dessinent un étrange voyage
Qui me fait penser à la mer,
J’avance sur un chemin de terre
Et quand j’approche du rivage
Soudain, c’est le monde à l’envers,
Le tableau devient ton visage
Le vent, engouffré dans la plaine,
Du froid se fait le porte-voix
Dresse des montagnes de laine
Entre ma peine et les frimas,
Je pense à la mauvaise graine
Que j’avais semée sur tes pas
Dans ma main accourait la tienne
Sous mon manteau, ‘y avait plus qu’toi
Ce paysage, c’est l’amour mort
Ce paysage, c’est toi encore
Dis, si on r‘broussait le chemin,
Si on repartait à l’envers
Crois-tu que s’tairait le chagrin
Qu’on arriverait à défaire
De nos amours troubles les liens
Chacun r’tournant à ses affaires
Chacun dans son triste matin
La porte fermée à l’espère
Dis, si on f’sait
cette folie
Au rendez-vous, je s’rais en r’tard,
A vouloir être trop poli
T’en oublierais d’être bavard
J’aurais mis tout c’que j’ai d’joli
Un peu de rouge, un peu de fard
Tu auras l’air d’un fruit confit
Dans ce qui te tient de costard
Mais c’paysage est déjà mort
Déjà je te regrette encore
Les arbres, griffes de l’hiver,
Du ciel, accrochent les nuages
Dessinent un étrange voyage
Qui me fait penser à la mer,
J’avance sur un chemin de terre
Et quand j’approche du rivage
Soudain, c’est le monde à l’envers,
L’amour se perd dans
un orage
mercredi 14 décembre 2016
Ciel de décembre
J’aime le ciel de décembre
Sa longue nuit, son voile
Qui étire au matin
Tout l’ambre des étoiles
Verse sur mon chagrin
Le goût amer des cendres
J’aime quand je te sens
Si près de moi, me semble
Que je bats dans ton sang
Que nos deux cœurs vont l’amble
Nos cœurs à l’unisens
Qu’ensemble on se ressemble
J’aime entendre ta voix
J’aime ce doux accent
Qui accroche à ton pas
Un peu de vent d’Autan
J’aime que tu ne voies pas
Combien je t’aime autant
J’aime, je t’aime tout court
Dans la nuit de décembre
J’aime que tes doigts gourds
Te ramènent à mon ambre
Te ramènent à l’amour
Jusqu’au lit de ma chambre
J’aime, je t’aime, j’aime
T’aimer, te soupçonner
De ne pas dire je t’aime
Par peur de retomber
Là où le vent essaime
Les cœurs abandonnés
lundi 12 décembre 2016
Il y avait une histoire…
Sur une île, quelque
part
Il y avait une
histoire
Qu’en avait plus que
marre
De ces vilains
canards
De tous ces racontars
Quand un petit têtard
Se change en nénuphar
Et tous les gros
bobards
Des contes cabochards
Qui, dans la nuit,
bien tard
La flanquaient au
mitard
D’un terrible cafard
N’en faisant qu’à sa
tête
Elle se fit une fête
De partir en goguette
A bord d’une goélette
Se tenant déjà prête
Coiffée d’une
casquette
Sifflant une bluette
Elle attendit le fret
Qui l’emmènerait à
Brest
Manger une galette
Tirer à l‘arbalète
Danser un pas de Sète
Quand arriva l’navire
Elle partit d’un
grand rire
Rien qu’à l’idée de
fuir
Ce qu’elle croyait le
pire
Retrouvant le
sourire,
Elle ne cessait de
dire
Qu’elle allait enfin
jouir
Du plus bel avenir
Etre le point de mire
De ses moindres
désirs
Un monde à découvrir
Des hommes à éblouir
Quand elle mit pied à
terre
C’était un grand
désert
Pas de fleurs au
parterre
Et pas grand chose à
faire
N’était que de se
taire
Devant ces militaires
Qui semaient la
misère
Autour de
l’hémisphère
Pour couvrir de
lumière
Un petit roi sévère
Courant à l’éphémère
D’un règne délétère
Notre histoire en
cadence
Cheminant son errance
Entreprend une danse
Pour contrer la
démence
D’un monde à contre
sens
Usant de sa science
Des contes pour
l’enfance
Voilà qu’elle
ensemence
De graines
d’espérance
Cette terre sans
défense
Mais, dans son
ignorance,
Le monde s’en balance
Ce manque d’intérêt
Pour la belle liberté
La faisant déchanter
Elle s’enquit d’un
voilier
Pouvant la ramener
Sur la terre
enchantée
De son île étoilée
Là où les p’tits
poucets
Même les chats bottés
Sont assez culottés
Pour, des hommes,
changer
La sombre destinée.
vendredi 9 décembre 2016
Nos vies seront passées
Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt couchées
Rien de c’qu’on imaginait
Sur le chemin de fable
On avait mis du sable
La mer, aussi les vagues
Une fille qui drague
Ton nom en tour Eiffel
Lancé au bleu du ciel
Et nos rires, nos rires
C’était les pleurs du pire
Quand on se croyait beau
Et qu’du poids, d’un fardeau
On mettait en carafe
Le vin de nos chagrins
Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt pliées
Rien de c’qu’on imaginait
Au fond de nos cartables
Des mots d’amour jetables
Quelques mauvaises blagues
J’te passerai la bague
On montera au ciel
Pour une vie plus belle
Et nos dires, nos dires
C’était la peur du pire
Quand on s’croyait idiot
Et qu’de tous les gros mots
On faisait une farce
Ça ira mieux demain
Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt broyées
Rien de c’qu’on imaginait
Quand on passa à table
Y avait des morts affables
Qu’attendaient qu’on divague
Qu’on vide notre « bag »
Le cœur et puis le fiel
De nos âmes sans ailes
Et nos pires, nos pires
Quand on n’était pas beau
Le rire des salauds
Qui ont laissé la trace
Fait d’ta paume un poing
Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt lavées
Rien de c’qu’on imaginait
Quand on ira au diable
Il n’y aura plus de rab
Mais bien ce corps qui nargue
Une vie qui le largue
Les mots de l’essentiel
Sur un jeu de marelle
Et d’écrire, d’écrire
Qu’on avait été l’eau,
La source, le bateau
Que la marée efface
Du sable fait son grain
Nos vies seront passées
Sans que nos pas vissés
N’en aient jamais rien fait
Lavées, sitôt jetées
Tout c’qu’on imaginait…
lundi 9 mai 2016
mardi 21 janvier 2014
Des mots pris à la nuit
C’est le matin, j’écris
Des mots pris à la nuit
Le rêve déjà gris
De mes désirs pâlit
La nuit va se coucher
Taire sa nudité
Ses yeux lavés, séchés
Ont fini de couler
C’est le matin, je bois
Un café dans l’calva
Un clope dans la voix
La main compte six doigts
La nuit vient de larguer
Ce que j’ai pas cherché
Papillons égarés
D’un temps à remonter
C’est le matin, je vois
Mon père, sa grosse voix
Ses moustaches, sa loi
Sa main levée sur moi
La nuit vient de cracher
Des montagnes de baisers
Que j’ai jamais osé
Papa, te demander
C’est le matin, je pleure
La perte de ces heures
Qui contaient pour du beurre
L’histoire du bonheur
La nuit vient fredonner
Une folle envolée
Une brise effleurée
Au miroir effacée
C’est le matin, je vois
Un vieux gamin de bois
Le regard qui s’en va
Dans le brou d’une noix
La nuit va emporter
Tes mots de liberté
Dévalée des sommets
La nuit va t’emporter
C’est le matin, je meurs
A ta place et tu pleures
Dès l’aube la noirceur
Des premières lueurs
La nuit s’est en allée
Des mots pris à la nuit
Le rêve déjà gris
De mes désirs pâlit
La nuit va se coucher
Taire sa nudité
Ses yeux lavés, séchés
Ont fini de couler
C’est le matin, je bois
Un café dans l’calva
Un clope dans la voix
La main compte six doigts
La nuit vient de larguer
Ce que j’ai pas cherché
Papillons égarés
D’un temps à remonter
C’est le matin, je vois
Mon père, sa grosse voix
Ses moustaches, sa loi
Sa main levée sur moi
La nuit vient de cracher
Des montagnes de baisers
Que j’ai jamais osé
Papa, te demander
C’est le matin, je pleure
La perte de ces heures
Qui contaient pour du beurre
L’histoire du bonheur
La nuit vient fredonner
Une folle envolée
Une brise effleurée
Au miroir effacée
C’est le matin, je vois
Un vieux gamin de bois
Le regard qui s’en va
Dans le brou d’une noix
La nuit va emporter
Tes mots de liberté
Dévalée des sommets
La nuit va t’emporter
C’est le matin, je meurs
A ta place et tu pleures
Dès l’aube la noirceur
Des premières lueurs
La nuit s’est en allée
mercredi 2 mai 2012
Portrait d'enfant : Mohamed
Mohamed
Il est rond.
Il fait le con.
En classe, tout le monde l’aime bien.
Lui pardonne.
De faire le con, de dire non.
Petite balle au bond.
Insaisissable petit bond en avant, de côté.
Il dit non pour les autres.
Une bille de flipper folle et désorientée.
En rade, sur sa chaise, il tangue et gesticule.
Se raccroche au bureau qui ne lui sert à rien. Rien qu’à se
raccrocher.
Il n’a pas de cartable, pas de feuilles ni stylo.
Il n’a rien que ce rond, rond des yeux, de la bouche.
Dans sa bouche, un chewing-gum qu’on lui dit de cracher.
C’est une dent qui saute, roule sous la gencive et puis
reprend sa place.
Ses mots sortent en boule, tout chargés de salive, de morve
qu’il ravale. En riant.
On laisse s’échapper les mots de Mohamed.
Mohamed
Il est bleu.
Il fait le con.
En classe, le professeur l’aime bien.
Lui pardonne.
De faire le con, de dire non.
Petite balle au bond.
Insaisissable petit bond en avant, de côté.
Il dit non pour les autres.
Une boule d’amour folle et désorientée.
En rade, dans son cœur, il tangue et gesticule.
S’accroche au professeur qui ne lui sert à rien.
Rien qu’à se raccrocher.
Il n’a pas de maman, plus de père ni de sœur.
Il n’a rien que ce bleu, bleu des coups, sur la bouche.
Dans sa bouche, un chagrin qu’on lui dit de cracher.
C’est un père qui violente, roue de coups ses enfants et
puis quitte sa place.
Ses mots sortent en boule, tout chargés de souffrance, de
chagrin qu’il ravale. En riant.
On laisse s’échapper le cœur de Mohamed.
mardi 1 mai 2012
Portrait d'enfant : Georgia
Georgia.
Elle n’a pas le prénom de son âge.
Elle n’a pas le prénom de son
visage.
Elle n’a pas encore choisi ce
qu’elle serait plus tard.
Une fille, un garçon.
Des tiges brunes sans éclat tranchent
à la verticale deux joues creuses.
Visage fin. Sans sourire.
Assortis aux cheveux, ses yeux
bruns, sans éclat.
Georgia.
Son visage est une excuse.
- J’ai pas répondu aux questions
parce que j’ai pas lu le livre.
- C’est parce qu’elle est
dyslexique, Madame ! materne sa camarade de classe.
- Ah, oui, je comprends mieux alors…
Mais pourquoi tu ne m’as rien dit au moment du contrôle ?
Un sourire sans sourire pince ses
lèvres, refoule dans l’estomac la boule de papier mâché,
une tache d’encre bleue pour des
mots qu’elle n’a pas pu écrire.
Sa culpabilité descend jusqu’en bas
du ventre.
Pardon d’être dyslexique, d’avoir
pas dit que j’étais dyslexique, d’avoir pas dit que j’avais pas lu le livre,
que j’ai pas compris les questions.
Georgia.
Sa voix d’enfant sage.
Douce, de petite fille sans âge,
sans visage, sans sexe, sans éclat.
Georgia, ta petite voix me rappelle
d’autres visages d’enfants.
Georgia, petite morte.
Et moi qui ne sais pas te ramener à
la vie.
dimanche 18 mars 2012
Doit-on ouvertement détester les cons ? Janvier 2012
Sans doute est-ce faire la preuve de sa propre connerie que de détester ouvertement les cons… Sans doute… Mais est-il possible de faire autrement ?
On peut toujours faire semblant de ne pas les détester et manifester à leur égard un respect feint et contraint. On adopte alors une attitude délibérée d’hypocrisie et de faux-semblants…
On peut encore les ignorer, les éviter, nier leur existence même. On vit alors dans un grand désert peuplé d’êtres imaginaires ou recomposés de souvenirs mensongers… On peut enfin, à la Audiard, les mépriser verbalement, lâcher un « Je ne parle pas aux cons : ça les instruit ! »… On est alors en accord avec soi-même mais traité de con à son tour, détesté sans plus de façon, Or, c’est précisément à cause de ce corrélatif qu’on répugne à détester ouvertement les cons : on ne goûte pas la réciproque… Con, toi-même ! Alors quoi faire ?
Préciser sa pensée, clarifier ses propos, expliquer et convaincre l’autre de sa connerie tout en ne la nommant pas ? Surtout en ne la nommant pas !
Se souvenir qu’un con est une manière peu délicate de désigner le sexe de Manon, ce premier con érotique, accueillant, chaud et immense qui, comme une mer inexplorée, un jour, a englouti notre enfance ?
Se foutre de l’origine des mots ? Cette étymologie à la con nous ferait prendre les cavernes pour des messies ! Un con est un con, point.
La question de détester les cons ouvertement ou pas pose celle non moins complexe de l’étude de l’être en tant qu’être : le con identifié comme tel et selon une logique à la fois toute subjective et indéniable.
Cette réalité dissimule pourtant l’insaisissable de l’autre, cet être qui ne se montre jamais tel qu’il est, mais paraît et s’impose à nous seulement comme con. Ce con qui va mourir aussi… Demain peut-être ? Mais tôt ou tard, qui va mourir très sûrement. Moins con, le con. Humain, le con. Pas vraiment responsable, le con. Pas si con, le con.
Pauvreté du langage ou complexité du con ? Il n’en reste pas moins qu’il est jouissif de dire à un con qu’il est con… CON !
Préciser sa pensée, clarifier ses propos, expliquer et convaincre l’autre de sa connerie tout en ne la nommant pas ? Surtout en ne la nommant pas !
Se souvenir qu’un con est une manière peu délicate de désigner le sexe de Manon, ce premier con érotique, accueillant, chaud et immense qui, comme une mer inexplorée, un jour, a englouti notre enfance ?
Se foutre de l’origine des mots ? Cette étymologie à la con nous ferait prendre les cavernes pour des messies ! Un con est un con, point.
La question de détester les cons ouvertement ou pas pose celle non moins complexe de l’étude de l’être en tant qu’être : le con identifié comme tel et selon une logique à la fois toute subjective et indéniable.
Cette réalité dissimule pourtant l’insaisissable de l’autre, cet être qui ne se montre jamais tel qu’il est, mais paraît et s’impose à nous seulement comme con. Ce con qui va mourir aussi… Demain peut-être ? Mais tôt ou tard, qui va mourir très sûrement. Moins con, le con. Humain, le con. Pas vraiment responsable, le con. Pas si con, le con.
Pauvreté du langage ou complexité du con ? Il n’en reste pas moins qu’il est jouissif de dire à un con qu’il est con… CON !
Les 13 déserts de Léon / Décembre 2011
Le nougat de son chapeau mou,
Sur ses cheveux filés de sucre,
Cerne d’amande la patte d’oie
Le fruit déguisé du sourcil :
Son regard d’anis étoilé…
Des larmes sucrées et glacées,
Sur ses joues en pomme d’amour,
Tracent sur le bois de sa bûche
Un nez bien rond comme un
marron :
L’anis d’un regard étoilé…
Pompe à l’huile des souvenirs,
L’azur rissolé des Merveilles
Sur son menton en pain d’épices
Prend le sourire d’une
orangette :
L’étoile d’un regard anisé…
J’ai mangé ton pain noir / Septembre 2011
J’ai mangé ton pain noir
Gobé tes yeux au cœur
Dans le mille d’une poire
Pour la soif une peur
J’ai goûté ton histoire
Croqué le sel, la fleur
Les mains s’en viennent boire
Volontiers au bonheur
Et si de la nuit pâle tu as fait des soleils
C’est qu’au creux de mes bras, tu cherchais le sommeil
J’ai craché ta mémoire
Détricoté les heures
Que tu tissais à croire
Qu’on collait au malheur
J’ai balayé les soirs
Si tu te noies je meurs
De chagrin dans le noir
Emporté par tes pleurs
Et si de la nuit pâle tu as fait des soleils
C’est qu’au creux de mes bras, tu trouvais le sommeil
J’ai refermé l’armoire
Des amours la pâleur
Rangé tous nos déboires
Nos hontes et nos leurres
J’ai jeté dans la mare
Du titre les teneurs
La clé au laminoir
Je m’en vais au bonheur
Et si de la nuit pâle tu as fait des soleils
C’est qu’au creux de tes bras, j’ai perdu le sommeil
Un pays de lumière / Janvier 2012
La seule chose qui me rattache encore au passé, c’est la cigarette.
Je fume et ça fait le lien avec avant.
Avec moi.
Avant.
Je fume et c’est toujours moi.
Bien moi.
Je tire sur un clope et je me sens exister.
Entre deux tiges, je déambule.
Ici et maintenant.
Sans trop bien comprendre qui je suis.
Parce qu’avant, c’était pas ici.
C’était dans un pays de lumière.
Avant.
Une lumière éblouissante, indécente, brûlante, chaude, plus chaude que le bout incandescent de ma cigarette.
Quand j’aspire la fumée, c’est pour voiler la lumière, celle qui n‘est plus, celle étriquée qui me donne à béqueter quelques miettes de lumière, des restes de lumière, de ridicules déchets de lumière que je ne jette pas même au chien tant ils sont rares, ridicules.
Misérables déchets de lumière.
Inutile lumière, hideuse, inachevée qui referme la porte sur un gris de fumée, la mienne, celle que j’exhale voluptueusement pour me souvenir d’elle, éblouissante, indécente, brûlante, chaude, plus chaude que le bout incandescent de ma cigarette.
J’aspire le regret d’avant et je recrache.
Je recrache sur tous ceux qui m’emmerdent, ceux que ça dérange, la fumée…
J’adore ça, recracher la fumée en longues goulées voluptueuses dans leur face de rats bien-pensants que c’est mauvais pour la santé.
Ma santé ?
Elle s’en est allée avec la lumière.
Sans la lumière, la vraie, je ne marche pas, je tâtonne.
Je ne vois pas, je devine.
Je ne sens pas, j’imagine.
Je n’entends pas, assourdie par un cri tout dedans qui déchire mes tympans mais ne veut jamais expirer sinon au travers du filtre silencieux de la fumée.
Je rejette la fumée dans leur face de rats, les bienheureux qui n’ont pas ce besoin de lumière ni celui de l’ombre exquise qu’elle convoque aux heures les plus lourdes de l’été.
Les rats, ils n’ont pas mal à la lumière ni ne ressentent ce plaisir d’enfumer, de voiler leurs jours dans les délices d’une tige.
Quand ils toussotent discrètement, je m’enquiers d’eux.
C’est la fumée de ma cigarette ?
Alors, je fais mine d’ouvrir la fenêtre.
Non, rien à voir avec la fumée : ils ont encapé un rhume.
Ils redoutent bien plus le froid du dehors, l’air glacé de l’hiver que la fumée.
Ils ont peur de mourir.
Pas moi.
Ou alors seulement si on m’enterre ici, dans ce pays sans lumière.
Moi, je convoque la mort dès le lever.
Dès le lever, je fume et j’attends la lumière, celle qui ne vient jamais.
La lumière éblouissante, indécente, brûlante, chaude, plus chaude que le bout
incandescent de ma cigarette.
Le temps d'une rencontre avec Brigitte Fontaine... Octobre 2011
« Chouette,
je rentre à nouveau dans mon petit bustier ! Ça ira bien pour la rencontre.
Et puis, il est assorti à mes sandales. Rouge. Est-ce que je suis rouge
aussi ? Il fait une des ces chaleurs… Qu’est-ce que je vais lui
dire ? Je vais la saluer, me présenter et après, on verra… » Il est
17h. Assis à la terrasse d’un troquet, mon époux et moi attendons devant une
bière que sonne la demie. La rencontre a lieu au Théâtre Christian Liger de
Nîmes où elle se produit en soirée, en compagnie d’Areski Belkacem et de Yann Pechin.
Nous sommes en avance, ce jeudi 6 octobre 2011 et nous n’imaginons plus rien,
épuisés d’avoir imaginé déjà tant et tant depuis que je sais être la lauréate
du concours « Crash-Text ». Quelle histoire ! Quand je n’avais
écrit ce texte que pour le « fun » - et aussi parce que je l’aime
beaucoup, Brigitte Fontaine-, je me retrouvais maintenant à l’heure du fameux
rendez-vous.
Son régisseur
vient nous chercher dans le hall du théâtre et nous conduit jusqu’à sa loge.
Nous traversons la scène, enjambons des câbles, évitons les caissons des
« retours », passons les lourdes tentures noires qui marquent la
limite entre le monde du spectacle et celui du réel. Le réel est maintenant en
face de moi. Brigitte Fontaine se lève et vient nous accueillir chaleureusement
et simplement. Elle nous invite à partager sa loge et c’est assis que la
conversation commence. Je lui dis tout l’honneur que ça a été pour moi... mon
texte... et blablabla… L’entretien durera une trentaine de minutes. Nous
parlerons de son spectacle, de son dernier album, des duos merveilleux qui le
composent, de Bertrand Cantat à la voix si troublante, d’Arno, de Jacques
Higelin, merveilleux Jacques Higelin et ami de toujours, d’Areski, son
compagnon et compositeur de génie. De grands silences ponctuent cet échange qui
me laissent mesurer combien ce moment est magique, fragile de simplicité,
d’humilité, généreux et surréaliste. J’accepte la Craven A que Brigitte
Fontaine me propose. Je fume avec volupté la cigarette mythique de la grande
dame, en sa compagnie. Et puis, nous nous retirons, non pas à son invitation
mais parce que nous sentons bien qu’elle n’est pas du genre à foutre les gens
dehors, quand bien même elle doit se préparer pour le spectacle du soir... Nous
nous embrassons, « je vous aime beaucoup » et voilà !
Les lectures et les chansons qu’elle donnera en spectacle,
le soir même, nous raviront et nous remueront au plus profond.
Sur le chemin de
l’hôtel, nous ne disons rien, heureux d’avoir eu le privilège de rencontrer une
femme à la générosité, à l’humanité et à la sensibilité peu communes. Une
icône, Brigitte Fontaine ?
Plus simplement, une grande artiste.
samedi 17 mars 2012
Concours Crash-Text / BRIGITTE FONTAINE / mai 2011
Âme ma sœur âme
Tu ne viens pas souvent traîner dans mes parages
Tu préfères le vent de ton nouveau package Tu ne viens pas souvent traîner dans mes parages
Brigitte, n’iras-tu donc plus vers moi libre et nue
Me chanter les orages et le vent et les nues ?
Je n’ai rien à répondre à cette voix sauvage
Je ne te dirai rien de ces lointains rivages
Je tairai mon enfance et les mots biscornus
Les courses sur la plage et les arbres tordus
Tu pourrais bien quand même me raconter ta rage
Me dire tes colères et tes rires en cage
Mais tu t’fous de ma gueule indomptable ingénue
Tu t’arranges les couettes mais le drink tu l’as bu
Je ne m’adresse plus qu’à quelques fleurs du large
Les dance floor ne sont pas pour les fous ni les barges
Mais pour les libellules qui vont toujours leur mue
Sur le dos un chandail et des soies par dessus
Tu m’agaces Brigitte, tu me bats à la nage
Tu parles, te déplaces comme une reine mage
Vas-tu enfin parler avant que je te tue
Tu rechignes à me dire quand tes mots courent les rues
Je ne parlerai plus qu’en présence d’un sage
J’emporte, ma Brigitte, ton cœur d’enfant têtu
Et je n’oublierai pas ta voix dans mon bagage
Ni les feux de ton âme si près de moi tenus
Mais je n’ai plus le temps et je n’en vais sans âge
Dans la nuit qui m’attend, salle des pas perdus
Te libérer, Brigitte, et sous un ciel d’orage
Retrouver les soleils de mon île perdue
J’emporte, ma Brigitte, ton cœur d’enfant têtu
Et je n’oublierai pas ta voix dans mon bagage
Ni les feux de ton âme si près de moi tenus
Mais je n’ai plus le temps et je n’en vais sans âge
Dans la nuit qui m’attend, salle des pas perdus
Te libérer, Brigitte, et sous un ciel d’orage
Retrouver les soleils de mon île perdue
Concours Crach-Text /Brigitte Fontaine
http://www.welovewords.com/contests/le-crash-text
Organisation du Concours : Universal Music, organise avec WeLoveWords un concours d’écriture,
"Crash Text" qui rassemblera des écrivains, des auteurs et des internautes
Description du concours :
”Elle est unique mais double. Elle l’écrit : “L’un ne va pas sans l’autre”.
Brigitte Fontaine est son propre alter ego.
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir trouvé hors d’elle des moitiés fidèles, dont Jacques Higelin avec qui elle interprète sur son nouvel album un magnifique titre.
Sur le principe de ce "DUEL", écrivez un texte à deux voix qui fasse des étincelles, un texte accidenté dans lequel les mots s’entrechoquent.
Respectez la forme d’un duo et ne dépassez pas 2500 signes.
Brigitte Fontaine est son propre alter ego.
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir trouvé hors d’elle des moitiés fidèles, dont Jacques Higelin avec qui elle interprète sur son nouvel album un magnifique titre.
Sur le principe de ce "DUEL", écrivez un texte à deux voix qui fasse des étincelles, un texte accidenté dans lequel les mots s’entrechoquent.
Respectez la forme d’un duo et ne dépassez pas 2500 signes.
Jury :
Brigitte Fontaine
Lauréat du concours:Zinzinette alias Françoise Morel pour le texte "Âme ma soeur âme"
http://www.welovewords.com/documents/ame-ma-soeur-âme
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