dimanche 18 mars 2012

Le temps d'une rencontre avec Brigitte Fontaine... Octobre 2011


     « Chouette, je rentre à nouveau dans mon petit bustier ! Ça ira bien pour la rencontre. Et puis, il est assorti à mes sandales. Rouge. Est-ce que je suis rouge aussi ? Il fait une des ces chaleurs… Qu’est-ce que je vais lui dire ? Je vais la saluer, me présenter et après, on verra… » Il est 17h. Assis à la terrasse d’un troquet, mon époux et moi attendons devant une bière que sonne la demie. La rencontre a lieu au Théâtre Christian Liger de Nîmes où elle se produit en soirée, en compagnie d’Areski Belkacem et de Yann Pechin. Nous sommes en avance, ce jeudi 6 octobre 2011 et nous n’imaginons plus rien, épuisés d’avoir imaginé déjà tant et tant depuis que je sais être la lauréate du concours « Crash-Text ». Quelle histoire ! Quand je n’avais écrit ce texte que pour le « fun » - et aussi parce que je l’aime beaucoup, Brigitte Fontaine-, je me retrouvais maintenant à l’heure du fameux rendez-vous.
    Son régisseur vient nous chercher dans le hall du théâtre et nous conduit jusqu’à sa loge. Nous traversons la scène, enjambons des câbles, évitons les caissons des « retours », passons les lourdes tentures noires qui marquent la limite entre le monde du spectacle et celui du réel. Le réel est maintenant en face de moi. Brigitte Fontaine se lève et vient nous accueillir chaleureusement et simplement. Elle nous invite à partager sa loge et c’est assis que la conversation commence. Je lui dis tout l’honneur que ça a été pour moi... mon texte... et blablabla… L’entretien durera une trentaine de minutes. Nous parlerons de son spectacle, de son dernier album, des duos merveilleux qui le composent, de Bertrand Cantat à la voix si troublante, d’Arno, de Jacques Higelin, merveilleux Jacques Higelin et ami de toujours, d’Areski, son compagnon et compositeur de génie. De grands silences ponctuent cet échange qui me laissent mesurer combien ce moment est magique, fragile de simplicité, d’humilité, généreux et surréaliste. J’accepte la Craven A que Brigitte Fontaine me propose. Je fume avec volupté la cigarette mythique de la grande dame, en sa compagnie. Et puis, nous nous retirons, non pas à son invitation mais parce que nous sentons bien qu’elle n’est pas du genre à foutre les gens dehors, quand bien même elle doit se préparer pour le spectacle du soir... Nous nous embrassons, « je vous aime beaucoup » et voilà !
Les lectures et les chansons qu’elle donnera en spectacle, le soir même, nous raviront et nous remueront au plus profond.
    Sur le chemin de l’hôtel, nous ne disons rien, heureux d’avoir eu le privilège de rencontrer une femme à la générosité, à l’humanité et à la sensibilité peu communes. Une icône, Brigitte Fontaine ?
Plus simplement, une grande artiste.

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