vendredi 9 décembre 2016

Nos vies seront passées

Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt couchées
Rien de c’qu’on imaginait

Sur le chemin de fable
On avait mis du sable
La mer, aussi les vagues
Une fille qui drague
Ton nom en tour Eiffel
Lancé au bleu du ciel
Et nos rires, nos rires
C’était les pleurs du pire
Quand on se croyait beau
Et qu’du poids, d’un fardeau
On mettait en carafe
Le vin de nos chagrins

Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt pliées
Rien de c’qu’on imaginait

Au fond de nos cartables
Des mots d’amour jetables
Quelques mauvaises blagues
J’te passerai la bague
On montera au ciel
Pour une vie plus belle
Et nos dires, nos dires
C’était la peur du pire
Quand on s’croyait idiot
Et qu’de tous les gros mots
On faisait une farce
Ça ira mieux demain

Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt broyées
Rien de c’qu’on imaginait

Quand on passa à table
Y avait des morts affables
Qu’attendaient qu’on divague
Qu’on vide notre « bag »
Le cœur et puis le fiel
De nos âmes sans ailes
Et nos pires, nos pires
Quand on n’était pas beau
Le rire des salauds
Qui ont laissé la trace
Fait d’ta paume un poing
  
Nos vies seront passées
Sans qu’on n’en ait rien fait
Levées, sitôt lavées
Rien de c’qu’on imaginait

Quand on ira au diable
Il n’y aura plus de rab
Mais bien ce corps qui nargue
Une vie qui le largue
Les mots de l’essentiel
Sur un jeu de marelle
Et d’écrire, d’écrire
Qu’on avait été l’eau,
La source, le bateau
Que la marée efface
Du sable fait son grain

Nos vies seront passées
Sans que nos pas vissés
N’en aient jamais rien fait
Lavées, sitôt jetées

Tout c’qu’on imaginait…


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