dimanche 18 décembre 2016

Si on s’en tenait là

Il y a encore deux ou trois mois
On échangeait d’un ton courtois
Un J’aime pour une chanson
On avait la même passion
Avec la plus simple intention
De s’parler sans plus de façon
Evoquer les vers en patois
D’un anarchiste, un mauvais gars

Mais voilà que « vous » me dit « tu »
Voilà que plus rien ne va plus
Hé dis, si on s’en tenait là ?
Si on restait chacun chez soi ?

Il y a encore un mois peut-être
On apprenait à se connaître
Un tchat pour évoquer nos peines
Des entre-mots, j’étais la reine
Venant à toi comme sirène
J’occupais doucement la scène
Passant de la parole au geste
J’t’envoyais des chansons d’Leprest

Mais voilà que tu me convies
A te retrouver à Paris
Hé dis, si on s’en tenait là ?
Si on restait chacun chez soi ?

Il y a encore quelques jours
Je t’annonçais non sans détours
Que j’avais pas eu ce boulot
Tu m’as envoyé quelques mots
Une chanson, un scénario
De réconfort, ça tient si chaud
Ça m’va cette chanson d’amour
De Ferré pour revoir le jour

Mais voilà que mon cœur s’enflamme
Et tout mon corps, toute mon âme
Hé dis, si on restait là ?
Si on rentrait chacun chez soi ?

Il y a encore quelques verres
J’étais comm’givre sur la mer
Au seuil délicieux de l’attente
J’t’écrivais des chansons brûlantes
T’envoyais une étoile filante
A mes mots d’femme, mes mots d’amante
Récitant même quelques vers
D’un inventaire à la Prévert
  
Mais voilà que tu te raidis
Quand je te dis, je t’aime, pardi !
Hé dis, on va en rester là !
On va rentrer chacun chez soi !

Il y a des matins de misère
Où l’on s’retrouve dans un désert
Tu ne commentes plus mes posts
Sur ta page, je n’suis plus d’tes hôtes
C’est le retour aux amours mortes
Quand l’espoir a claqué la porte
A une Passante, j’emprunte les vers,
De la chanson de Baudelaire
 …

 Mais voilà que te revoilà
Alors que j’ne t’attendais pas
J’ai besoin d’entendre ta voix…

C’est toi qu’appelle ou bien c’est moi ?


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