Tes yeux sont des chemins de fleuve
Qui conduisent jusqu’à la mer
Le torrent fou des amours neuves
Chant de lumière à l’estuaire
Sur ta voix qu’un silence abreuve
Le bouillon fade de mes vers
Échoue des mots de vague veuve
A la page des nuits solaires
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma
fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est qu’à
quelques encablures
Du fer de ton gant de
velours
Ma main glisse vers sa
doublure
L’oubli, dans un bruyant siphon
Engloutit les tristes matins
Épuise dans un tourbillon
Tout le delta de mon chagrin
Que restera-t-il de ton nom
Jeté aux embruns du marin
?
Ce peu de sel, quelques poissons
Pris au filet de mon fusain
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est qu’à
quelques encablures
De ta musique et juste
autour
Ma main frôle sa chevelure
Mêlées aux déchets du rivage
Entre plastiques et mégots noirs
Y’a là nos amours sur la plage
Comme des rebuts à l’espoir
Des roseaux charriés au passage,
Des algues à l’odeur d’urinoir
Refluent l’amer et doux message
La fin des amours dérisoires
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma
fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est qu’à
quelques embrasures
De ton cœur fermé dans
sa tour
Ma main caresse son
murmure
Dans mille ans, plus encore peut-être
Des enfants jouant dans le vent
Ramasseront comme une fête
Le fossile des amours d'antan
Un vieux galet, la silhouette
Du cœur égaré des amants
Qui n’avaient pas voulu connaître
La mer allant puis revenant
Mon chant de folie,
mon amour
Ma douce peine, ma
fêlure
Mon âme après toi
court toujours
Elle n’est plus que
l’égratignure
De ton rêve et quand
vient le jour
Ma main esquisse sa griffure
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