jeudi 19 janvier 2017

Le chant des sirènes

Happée par le chant des sirènes
J’engloutis la vase et les algues
La pleine mer, la vaste plaine
Des songes que l’ivresse drague

La rumeur des nuits de silence
Montée des sourdes profondeurs
Comme lumière avant naissance
Dilue ma souffrance et ma peur

J’écume au bar de la mémoire
Des verres emplis à l’amertume
Aux vagues ressacs de l’espoir
A la mélancolies des brumes

J’avance sans aller où je vais
Je pose un vers, puis devant l’autre
Je me souviens que je t’aimais
Quand je t’avais rêvé un autre

Je bois le fiel de tes alcools
Je fixe tes yeux d’oiseau mort
Tu pleures quand je deviens folle
Au poison des tristes débords

Je laisse aller à la dérive
Le bonheur vers sa dilution
Je m’en irai sur d’autres rives
Inventer d’autres illusions

Qui des deux fuira le premier
Qui retiendra la main de l’autre ?
Nos coeurs dans le même panier
Iront désormais l’un sans l’autre

J’étais de ton chant la sirène
Filtrant les algues de ta vase
La lumière de ta coupe pleine
La fin de ton ivrogne extase

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